jeudi 11 mars 2010

6 mois. En reste 4. 
Il est temps de faire un bilan de mi-parcours.

À part ressasser que je suis tombée sur la famille d'accueil la plus adorable qui puisse exister et le gamin le plus... On lui donnerait la Lune et les étoiles avec, quoi.
En langue, évidemment, j'ai fait des progrès d'enfer. En même temps, passer de quelques traductions de chansons à la vie au pays et 9h de cours par semaine, le contraire aurait choqué. Dc oui, maintenant je comprends majoritairement ce qu'on peut me dire et je tiens la conversation (j'ai pas vraiment eu le choix la semaine dernière quand le médecin parlait pas anglais, tiens ! Il m'a même dit que je parlais très bien.), j'ai même pris des tics de langage allemands et parfois, c'est la première langue dans laquelle je trouve mes mots.
J'ai bien compris que la vie allemande était ce que je voulais, mais pas Munich. C'est trop calme, trop sage, trop "bourgeois". En fait, à peu de chose près, on dirait qu'il y a sodomisation par balai à chaque entrée de la ville. Connaissant Hambourg et Berlin, la différence est flagrante. Mais j'ai découvert, j'ai profité. Stachus, Marienplatz et Münchner Freiheit sont nos meilleurs amis. L'Englischer Garten où j'ai hate de retourner me dorer au soleil, les musées que je commence enfin à visiter. J'ai eu mes promenades, comme je le faisais à Paris, juste marcher sans savoir où. À ma façon, j'ai visité Munich. Et toutes les salles du cinéma Royal. 15 tickets dans mon portefeuille, tous en allemand.
J'en ai aussi profité pour quelques road trips : Vienne, Berlin, Cologne, Augsburg.
J'ai rencontré des gens, puis fait un certain tri dans mes connaissances. Oui, le mot "ami" s'est un peu perdu en route. Je sais maintenant effectivement qui sont les gens qui comptent et pour qui je compte réellement. J'ai compris que le nombre ne compte pas, qu'avoir 237 amis sur facebook si je parle à 50, c'est idiot. Msn, myspace et twitter en ont également fait les frais. Je ne veux plus être une personne publique, une qui crie haut et fort, partout "Regardez, je suis là ! Regardez, je fais ca !". Je suppose que je grandis. Seuls mes amis comptent, les autres, ces inconnus qui m'aiment ou me détestent, je m'en fous, ca y est, enfin, je m'en fous. Et parlez, parlez, je ne regarde même plus, je me surprend moi-même, je ne fouine plus pour savoir ce que vous pourriez dire et si c'est à mon sujet ou non. J'ai effacé de ma vie tout ce qui n'avait pas d'interet, vous en faites partie.
J'ai changé, beaucoup changé. En bien ou en mal, ca dépend du point de vue. Ca apparait pas mal physiquement, je crois. J'ai même décidé d'arrêter de massacrer mes cheveux avec toutes les couleurs de l'arc en ciel, si ca, ce n'est pas une évolution !

Alors voilà, cette expérience m'a ouvert les yeux à tel point qu'on croirait qu'ils étaient enduits au béton armé. Et je me rends compte aussi, à quel point certaines choses me manquent. J'avais tellement besoin de tout quitter, croyant que rien n'allait, ne profitant plus de rien comme si ma vie était à chier et c'est ce que je ressentais. Et maintenant, au bout de 6 mois, je sais. Je comprends comme j'aurais du être bien et je veux récuperer mon appartement, mon lit, mes amis, mon métro qui pue, ma connexion wifi, la lumière du jour quand je me réveille, les émissions de télé francaises  à la con, faire la cuisine à 3h du matin et manger dans le canapé si il m'en prend l'envie. Mes voisins qui tirent la gueule, la Tour Eiffel, le parc de Bercy, les enfants qui crient dans la cour à la fenêtre la chambre d'ami et ce stupide lampadaire qui éclaire pile ma chambre. Je vais avoir 22 ans et c'est dur, c'est dur après 3 ans de liberté parisienne et un an de vie "seule" de devoir revivre au rythme des règles d'une famille, au rythme d'obligations et de bien se tenir à longueur de journée. Il reste 4 mois et il devait en rester 5 mois, mais je n'ai plus envie. Mon travail n'est pas ce qu'il y a de plus passionnant et je dois avoir une phobie de la routine. Timo est le gamin le plus adorable que la Terre ait porté et oui, il me manquera affreusement et ca me fera mal de le quitter. Mais j'ai besoin de retrouver ma vie. Et c'est une des grandes leçons que cette expérience m'ait donnée, je vais profiter à nouveau en rentrant, comme j'aurais du le faire avant, quand je ne mesurais pas ma chance.


À part ca, c'est le printemps dans 10 jours.



2 commentaires:

  1. Je me reconnais un peu dans ce que tu dis.
    Je suis aussi partie car j'étouffais, et rien n'allait dans ma vie en France.
    Mais maintenant que je suis là, je me rend compte qu'il y avait quand même des choses bien, des choses qui me manquaient.
    Mais je pense quand même avoir le virus du voyage, qui fait me sentir bien à l'étranger.
    Même si j'en peux plus d'être au pair, de pas avoir de liberté.
    Entoucas bon courage pour la fin, et surtout profites à fond de chaque minute en Allemagne !!

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  2. Je suis tombée sur ton blog par hasard, en passant par celui de Mathilde que j'ai trouvé dans les sources des gens qui arrivent sur mon blog... Je n'ai rien d'autre à faire ce soir parce que j'attends un message...

    Et je trouve ton article très beau, clairvoyant d'une certaine manière... Je dis souvent que partir loin c'est prendre du recul pour mieux revenir...

    Bon courage pour les mois qui restent et tout de même profiter de tout ce qui te fait sourire dans ta vie d'au pair... (ça manque un peu aussi après...)

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